Les négos 2020 et la conciliation famille-travail

Alors que dans les trois dernières négociations, les demandes concernant la conciliation famille-travail ont été refusées en grande partie, la table de négo qui s’amorce le 28 janvier portera essentiellement sur celle-ci.

En lisant l’offre du CPNC (Comité patronal de négociation des collèges), rien ne semble tendre vers un semblant de mesure pour faciliter (ou devrait-on dire « rendre moins ardue ») la conciliation famille-travail.

La seule mention qui en est faite consiste au point 4.4 Faciliter le transfert des enseignantes et enseignants entre collèges : « […] Considérant que la nouvelle génération a un intérêt plus marqué pour le changement et la mobilité, que la conciliation travail-famille nécessite parfois de longs déplacements [nous soulignons], que certaines régions ont des besoins de main-d’œuvre spécifiques, il y aurait lieu d’assouplir les procédures entourant les échanges intercollèges entre enseignantes et enseignants permanents ou encore de modifier l’ordre de priorité d’engagement sur un poste ou sur une charge annuelle de remplacement. »

La prémisse de départ (soulignée) paraît pour le moins troublante (voire erronée) : la conciliation demanderait de longs déplacements? Plus encore, le prétexte d’une volonté de considérer la conciliation travail-famille débouche sur une demande qui précariserait encore plus la communauté enseignante, et s’en suit les difficultés supplémentaires à maintenir la tête hors de l’eau lorsque vient le temps de conjuguer famille et travail.

Espérons que la table de négociation du 28 éclairera quelques lanternes sur les réalités de la conciliation famille-travail et permettra, c’est nécessaire, des avancées.

Marie-Pier Savoie

Représentante CCF pour le SEECM

Demandes déposées!

En vue du renouvellement de la convention collective qui viendra à échéance le 31 mars 2020, le comité de négociation de la FEC a déposé nos demandes sectorielles le matin du 16 octobre dernier au Comité patronal de négociation des collèges (CPNC).  Ces demandes sont le fruit de 2 phases de consultations qui se sont tenues dans nos assemblées générales en mars et en mai dernier.  Le même exercice s’est tenu dans toute la fédération jusqu’à l’adoption finale au début octobre en conseil général. 

C’est accompagné de 300 personnes déléguées de la CSQ scandant le slogan de la présente négo « Faut que ça change maintenant » que nos demandes intersectorielles ont été déposées au Conseil du trésor le jeudi 24 octobre. 

« Pour une rare fois, la négociation débute dans un contexte de surplus budgétaires. Or, ces surplus découlent de coupes draconiennes imposées tant en éducation, en enseignement supérieur qu’en santé au cours des dernières années, a affirmé Sonia Ethier, présidente de la CSQ. Ce régime d’austérité a affecté gravement les conditions de travail du personnel. Le temps de reconnaitre et de valoriser le travail de tous les employées et employés des réseaux de l’éducation et de la santé est arrivé. »

 « La précarité, la surcharge de travail et la dégradation des conditions de travail sont telles qu’il devient de plus en plus difficile de retenir le personnel et d’attirer de nouvelles recrues dans le secteur public. Nos membres sont à bout de souffle. Il faut que ça change maintenant », a dit Sonia Ethier.

À Matane, nous déposerons officiellement le cahier des demandes sectorielles à notre direction mardi prochain.  Suivez-nous sur les réseaux sociaux.

William Duclos

Conseil général CSQ

C’est dans une conjoncture économique québécoise plus que favorable et en plein blitz final que s’est tenu le dernier conseil général des négociations de la CSQ le 9 et 10 octobre dernier.  Avec un premier ministre qui négocie déjà sur la place publique en affirmant que les surplus n’appartiennent pas aux syndicats, mais à la population québécoise (qui sommes-nous alors ?), un sentiment d’ambiguïté régnait dans la salle où se réunissaient les responsables syndicaux du secteur de l’éducation et de la santé.   Malgré cela, nous devions nous entendre sur le cahier intersectoriel final qui sera déposé au gouvernement Legault d’ici la fin octobre.

À la suite de la consultation de toutes les personnes des syndicats concernées par la loi 37, nous devions adopter les revendications touchant la demande salariale, la retraite, les congés parentaux et les disparités régionales.

Les demandes concertées de la FEC et de certaines autres fédérations ont porté fruit, car l’adoption des revendications salariales se solde par une augmentation fixe de 2 $ afin d’accélérer le rattrapage des salaires suivi d’une augmentation de 6 % pour les années suivantes.  Celles concernant la retraite consistent à maintenir la bonification de la RRQ sans toutefois coordonner cette hausse avec le RREGOP et à revendiquer l’application de 5 mesures supplémentaires à faible répercussion sur le régime comme l’allongement de la retraite progressive et la prestation anticipée.  Aucune proposition sur l’enjeu des congés parentaux n’a été présentée.  En revanche, le Conseil général des négociations de la CSQ a reçu le mandat de réfléchir au sujet de la demande concertée de la FEC concernant la bonification du congé paternel ainsi que la bonification du congé d’adoption proposée par un membre de la fédération des syndicats de l’enseignement.  En terminant, bien que deux propositions aient été retenues au sujet de la disparité régionale, aucune ne concerne Matane.

Et le front commun dans tout ça ?  Les discussions se poursuivent avec la CSN et la FTQ.  Si nous voulons que le Québec se dote d’une main-d’œuvre stable et compétente pour nos institutions publiques et parapubliques, alors une alliance rassemblant le plus de syndicats est plus que souhaitable.

William Duclos, président du SEECM

Les inégalités au travail fondées sur le sexe dans le secteur public québécois

Le système public d’éducation dans lequel nous travaillons n’est pas exempt d’inégalités fondées sur le sexe. C’est ce que l’on comprend de l’étude de l’IRIS (Institut de recherche et d’informations socioéconomiques), « Inégalités de rémunération entre les hommes et les femmes au Québec : l’impact de la ségrégation professionnelle du secteur public », publiée en février 2019 et menée par François Desrochers, en collaboration avec Eve-Lyne Couturier. L’objectif de cet article n’est pas de résumer l’étude, mais plutôt d’en rapporter quelques aspects qui ont retenu l’attention.

D’abord, il existe différents secteurs du marché de l’emploi, le secteur public au Québec étant composé de 5 sous-secteurs :

  • l’administration québécoise (fonction publique, commissions scolaires et cégeps, institutions de santé et de services sociaux);
  • l’administration municipale;
  • l’administration fédérale au Québec;
  • les entreprises publiques (Hydro-Québec, SAQ, etc.);
  • les universités.

La communauté enseignante du Québec fait partie du premier sous-secteur, soit l’administration québécoise, et c’est celui-là même qui compte les rémunérations les moins élevées de tout le secteur public et celui-là seul qui connait une baisse du niveau de vie depuis 2000 (si l’on calcule vite, notre niveau de vie baisse donc depuis 19 ans maintenant). En considérant qu’il est le sous-secteur ayant le plus haut pourcentage de femmes en son sein (72 %), peut-on croire que ces conditions sont dues au hasard? Pourquoi les personnes travaillant dans l’administration québécoise gagnent-elles moins? Comme il l’est mentionné dans l’étude, « les femmes sont surreprésentées par rapport aux hommes dans l’administration québécoise. Ces professions ayant traditionnellement été dévalorisées par rapport à celles plus typiquement masculines, les salaires liés à ces professions sont plus bas que leur valeur ‘’réelle’’ sur le marché.[1] »

Ici, le problème n’est donc pas lié à une question d’égalité salariale à proprement parler, où « à travail identique, salaire égal », mais bien à une question d’équité salariale, « à travail équivalent, salaire égal ».  Le principe de la loi sur l’équité salariale vise justement à s’assurer que « des personnes qui occupent des postes différents, mais équivalents par les efforts, les responsabilités, les qualifications et les conditions de travail touchent une même rémunération[2] ». Autrement dit, les emplois de l’administration québécoise pourraient être reconsidérés dans une perspective d’équité salariale et ainsi être revalorisés. Alors, pourquoi n’a-t-on pas encore comparé le travail du corps professoral à un autre corps d’emploi afin de s’assurer de l’équité du salaire?

Parce que la loi ne le permet pas. L’équivalence entre deux emplois peut être déterminée si, et seulement si, ces deux emplois font partie du même sous-secteur, selon la Loi sur l’équité salariale mise en place en 1996. À titre d’exemple, un emploi de l’administration québécoise ne peut être comparé à un emploi de l’administration fédérale dans un but d’équité salariale. Ainsi, si un sous-secteur entier est d’emblée victime de dévalorisation, de discrimination, il n’y a pas d’issue légale pour que les emplois de ce sous-secteur soient comparés à des emplois hors secteur afin de gagner leurs lettres de noblesse. C’est une roue qui tourne.

Et pendant ce temps, plutôt que de changer cet aspect de la loi qui nous apparait, dès lors, comme injuste, inéquitable et arbitraire, le gouvernement met en place un projet de loi 10 visant à apporter quelques modifications à la Loi sur l’équité salariale sans jamais reconsidérer cet aspect préoccupant.

Doit-on attendre une volonté du gouvernement pour changer cette loi? Notre centrale syndicale CSQ, composée à 78 % de femmes, faut-il le rappeler, pourrait-elle un jour porter ce combat au front? Plutôt que d’expliquer à ses membres la portée du projet de loi 10, pourrait-elle informer ses membres à quel point ils (ou devrait-on dire elles?) se font avoir avec le fondement même de la loi? C’est un enjeu fondamental de l’égalité femme-homme au Québec. Mentionnons en terminant qu’« un rattrapage salarial du personnel de l’administration québécoise pour porter [ses] rémunération[s] au niveau des entreprises publiques coûterait environ 7,3 milliards $ annuellement à l’État québécois, dont 5,9 milliards $ en salaires, et réduirait de 35 % l’écart général du salaire horaire moyen entre les hommes et les femmes au Québec.[3] »


[1] François Desrochers, avec la collaboration d’Eve-Lyne Couturier, « Inégalités de rémunération entre les hommes et les femmes au Québec : l’impact de la ségrégation professionnelle du secteur public », rapport de recherche, février 2019, p. 33.

[2] Esther Déom et Marie-Pierre Beaumont, « Le Québec : toujours à l’avant-garde en matière d’équité en emploi? », Santé, Société et Solidarité, 7, n° 1, 2008, p. 77.

[3] François Desrochers, avec la collaboration d’Eve-Lyne Couturier, « Inégalités de rémunération entre les hommes et les femmes au Québec : l’impact de la ségrégation professionnelle du secteur public », rapport de recherche, février 2019, p. 3.

Dernière rencontre annuelle du CCF (FEC-CSQ)

Voici quelques enjeux du CCF qui ont été discutés lors du bilan triennal d’avril 2019 :

  1. Participation aux activités visant la promotion des rapports égalitaires et la prévention des violences sexuelles

Le CCF recommande à la FEC-CSQ d’inviter les syndicats et leurs membres à participer à ces activités. Au Cégep de Matane, le comité pour contrer le harcèlement et la violence a prévu un plan de formation concernant, d’une part, la notion de consentement et, d’autre part, les mécanismes de plaintes au Cégep. Ces formations reviendraient annuellement et viseraient à conscientiser les élèves ainsi que les employés. Le plan de formation n’a pas encore été diffusé officiellement aux membres des communautés enseignante et étudiante.

  • L’approche intersectionnelle

Le CCF recommande à la FEC-CSQ d’entreprendre une réflexion, de concert avec le CCF, dans une approche intersectionnelle, pour mieux comprendre les réalités et défis que pose l’inclusion en emploi des membres de la communauté enseignante vivant de multiples discriminations (personnes autochtones, handicapées, immigrantes, « racisées », membres de la communauté LGBTQ+, etc.). Des témoignages sont également recherchés afin de mieux comprendre les différentes réalités et d’étoffer la réflexion. Les membres du syndicat de Matane se sentant concernés et qui sont intéressés à faire un témoignage sont invités à communiquer avec la représentante locale CCF à cet effet.

  • Projet de loi 21 sur la laïcité de l’État

Le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État ne concerne pas le corps professoral des cégeps. Cependant, la CSQ est une centrale regroupant des membres hors du réseau collégial et, par conséquent, elle déposera un mémoire sous peu concernant le projet de loi.

Le prochain Réseau sur la condition des femmes aura lieu les 16 et 17 mai prochains, à Saint-Sauveur. Un autre article s’en suivra!

La journée internationale des droits des femmes au Cégep de Matane

Le 8 mars dernier, le Comité de la condition des femmes (CCF) local a tenu son activité pour la journée internationale des droits des femmes. Dans un évènement style « pause-café », tous les membres du personnel étaient invités à venir visionner une vidéo présentant 10 soulèvements de 2018 ayant eu lieu aux quatre coins du monde et étant initiés par des femmes.

Un échange s’en est suivi, lors duquel ont été évoquées les injustices graves que vivent les femmes dans le monde, dont, à titre d’exemple, l’emprisonnement pour fausses couches de trois Salvadoriennes.

Au Canada, il ne faudrait pas fermer les yeux sur toutes les formes de violence que vivent les femmes, dont la violence physique, comme l’indiquait un article de Radio-Canada en janvier dernier : « Une femme ou une fillette tuée tous les deux jours et demi au Canada ».

De plus, pour souligner les droits des femmes, la communauté enseignante était invitée tout au long de la semaine du 8 mars à écrire au tableau une citation par jour à saveur féministe que le CCF avait préalablement déterminée :

4 mars 2019

SERENA WILLIAMS, joueuse de tennis professionnelle, médaillée olympique et bien plus!

Je préfère l’expression “l’une des plus grandes athlètes de tous les temps”.

En réponse à un journaliste qui lui demandait, en 2016, quel effet cela faisait d’être considérée comme l’une des plus grandes athlètes féminines de tous les temps.

5 mars 2019

SIMONE DE BEAUVOIR, philosophe et écrivaine (1908-1986)

La femme n’est victime d’aucune mystérieuse fatalité (…) : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux.

Dans le livre Le deuxième sexe, publié en 1949

6 mars 2019

Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits.

Dans Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, au XVIIIe siècle (en référence à la Déclaration des droits de l’homme)

7 mars 2019

EMMA WATSON, actrice

Si vous croyez en l’égalité, vous êtes féministe. Désolée de vous l’apprendre.

(traduction libre d’Olivier Bouchard)

8 mars 2019

Peut-on envisager un avenir purgé de violences sexuelles, dans le respect, et en partenariat avec les hommes?

Extrait d’une entrevue d’Aurélie Lanctôt au sujet du mouvement #Etmaintenant, suivant le fameux #Metoo, à Gravel le matin

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Enfin, l’événement a permis de réunir plusieurs personnes se sentant concernées par les droits des femmes. Le CCF a même réussi à recruter deux nouveaux membres : Brigitte Lavoie et Célia Alvarez. Cet engouement pour la cause des femmes au sein du Cégep de Matane permettra d’organiser, on le souhaite, plusieurs activités de sensibilisation. Si vous désirez vous impliquer au sein du comité, n’hésitez pas à nous écrire!

À bientôt!

Le CCF

Qu’est-ce que le CCF?

L’objectif du Comité de la condition des femmes (CCF) est de sensibiliser à la condition des femmes, mais également de veiller à son amélioration. Une représentante par cégep de la fédération y siège. Quatre réunions annuelles permettent aux représentantes d’assurer un suivi et de faire un bilan des différentes activités, discussions ou questions entourant la cause des femmes. Trois réseaux de la condition des femmes CSQ s’organisent également chaque année où sont présentés bilans, conférences et formations.

Le CCF local

Le CCF de Matane est pour l’instant composé de quatre membres : Andrée-Anne Côté, Mylène Desrosiers, Olivier Bouchard et Marie-Pier Savoie.

Le CCF local s’occupe de planifier et de réaliser des activités de sensibilisation à la cause féministe au Cégep de Matane auprès de tout le personnel, notamment lors de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, et des douze jours d’action pour l’élimination de la violence faite aux femmes, du 25 novembre au 6 décembre de chaque année.

Derniers enjeux au Cégep de Matane concernant la condition des femmes

  • Politique pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel (P-34)

La politique au Cégep de Matane est adoptée depuis le 28 novembre 2018 et des journées de formation sont prévues.

  • Stages non rémunérés

Les stages non rémunérés touchent particulièrement les étudiantes. L’Association étudiante a souhaité tenir une assemblée générale extraordinaire pour demander un vote de grève, à l’instar d’autres cégeps, mais l’assemblée n’a pas eu le quorum.

  • Programme d’accès à l’égalité syndicale

La CSQ vient de mettre de l’avant une boite à outils permettant de mieux connaitre et comprendre son PAES (créé en 1994), qui vise la représentation proportionnelle de ses membres féminins (77,3 %) dans ses instances politiques.

Comme la FEC, qui a adopté son PAES en 2014, les syndicats locaux sont invités à se doter d’une PAES locale, ce qui est chose faite pour le syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Matane depuis quelques années (voir PAES).

Derniers enjeux dans le réseau 

  • Membrariat au sein de la Fédération des femmes du Québec (FFQ)

La Fédération des femmes du Québec (FFQ) a adopté une proposition controversée sur l’agentivité dans la prostitution (voir article), à la suite de quoi certains membres se sont retirés de la FFQ. Le CCF décide de rester membre de la FFQ pour le moment, puisque sa participation vise surtout à se tenir informé des enjeux féministes de l’heure et qu’une telle décision doit se faire en consultant les syndicats affiliés.

Événements à venir

  • 8 mars : Journée internationale des droits des femmes

Nouvelle appellation

Le mot «droit » est ajouté afin de souligner les revendications importantes quant aux discriminations, inégalités et violences faites aux femmes.

Thème pour 2019 : « Le respect, ça se manifeste! »

Pour en savoir plus : https://ftqconstruction.org/ftq/la-journee-internationale-du-droit-des-femmes-2019/

  • Atelier-midi sur la communication inclusive (à venir)

Marie-Pier Savoie, représentante du Cégep de Matane au Comité de la condition des femmes FEC-CSQ